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La chronique de Brigitte Piquet Pellorce, administratrice à la SPA*
Chronique numéro 11 du lundi 17 octobre 2016
« un ministre ça ferme sa gueule, et si ça veut l'ouvrir, ça démissionne... »
Un ministre peut-être, mais un administrateur de la S.P.A.? Rester, partir, parler, se taire... Nous sommes minoritaires et malgré notre détermination à redonner son militantisme à notre association nous nous heurtons à un mur. Lors du dernier conseil d'administration un membre du puissant bureau a exprimé clairement son point de vue : l'unique mission de la S.P.A. est la gestion des refuges. Cependant il a été contredit par un autre administrateur qui souhaite que nous luttions contre toutes les maltraitances exercées à l'encontre des animaux.
Ces deux politiques sont complémentaires, mais aura-t'il la persuasion et la volonté nécessaires pour imposer ses idées et surtout pour agir ? Si tel est le cas nous serons bien évidemment à ses côtés. En attendant que le conseil d'administration ne soit pas qu'une chambre d'enregistrement sans grand intérêt je vous livre quelques souvenirs...
VINGT TROIS ANS AU COEUR DE LA CELLULE ANTI TRAFIC.
17 janvier 2012. Il est presque 6 heures dans le matin glacial. Cela fait dix minutes que nous sommes à l'intérieur de la voiture, engourdis par le froid. Impossible d'allumer le chauffage sans faire tourner le moteur et risquer de réveiller les clients de l'hôtel. Mes collègues répartis dans quatre fourgons sont comme nous, proches de l'hypothermie. L'arrivée des gendarmes met fin à notre attente et le cortège des véhicules démarre lentement dans l'obscurité de la nuit qui s'achève. Nous traversons les campagnes aux terres gelées et des villages encore endormis. Après une demi- heure de route le convoi s'arrête devant une boulangerie qui vient d'ouvrir. Deux gendarmes en ressortent les bras chargés de croissants chauds. La prochaine étape sera dans leurs locaux pour le débriefing avant l'intervention.
Le jour s'est levé lorsque nous pénétrons dans la cour de la gendarmerie de SAUMUR. Une trentaine de personnes est présente : un représentant de la DDCCRF, le technicien de la BNEVP, les enquêteurs de la brigade de recherches aidés de leurs collègues des gendarmeries du secteur, deux membres de la cellule anti trafic, la responsable du service juridique de la S.P.A., quatre salariés de la SACPA et deux fonctionnaires de l'incontournable DDPP. Café et viennoiseries nous sont offerts et directives données. Puis les gendarmes nous conduisent sur un parking éloigné de l'élevage du couple B..
C'est la même procédure à chaque saisie judiciaire. Nous devons attendre la fin des perquisitions et des éventuelles mises en garde à vue avant d'accéder aux animaux. Je suis inquiète car je sais que les agents de la DDPP n'ont pas les mêmes critères que les nôtres sur la maltraitance animale. Vont-ils minimiser les faits une fois de plus? L'appel téléphonique des autorités trois heures plus tard nous donne le feu vert. C'est, pour moi, la récompense de presque deux années de travail et le moment le plus émouvant. Nous allons enfin pouvoir les sortir de l'enfer...
Brigitte PIQUETPELLORCE*
* Tête de liste de l’équipe Action Animaux aux élections de « la SPA », Brigitte Piquet-Pellorce, ancienne responsable de la Cellule Anti-Trafic de la SPA pendant 22 ans est devenue administratrice de la Société Protectrice des Animaux le 25 juin 2016. Malgré la présence très minoritaire de son équipe au sein du conseil d’administration de la SPA (2 administrateurs sur 9) elle souhaite lutter contre TOUTES les maltraitances exercées à l’encontre de TOUS les animaux. Va-t-elle réussir à imposer sa vision de la protection animale au groupe de Natacha Harry ? Elle vous donnera des nouvelles de son combat pour les animaux chaque lundi…
Illustrations Caroline Tassigny
Les autres chroniques de Brigitte Piquetpellorce:
Par Barnérias, le 30-06-2017
Brigitte, rien ne pourra jamais venir à bout de ton courage immense pour prendre la défense des animaux en souffrance. Multiplie ce genre de témoignages, cela nous est nécessaire, à nous tous. Cela nous encourage à continuer et nous aide. C'est un combat encore très difficile, et qui à mon avis, risque de le rester longtemps encore. Nous avons besoin de la voix de personnes comme toi pour avancer contre vents et marées. Avec toute mon admiration, mon affection et mon amitié...
Josée